
LE GOULAG
EN URSS
Un châlit :
Cadres de lit en bois, souvent superposés
L'ARTICLE 58
Il pénalise les crimes contres révolutionnaires.
Les peines prévues par cet article variaient de 3 à 25 années de camp de travail ou à la peine de mort.
" Les conditions de vie des détenus sont très difficiles. Etant donné l’incroyable entassement des détenus, ceux-ci ont tous des poux. Des détenus sont logés dans des porcheries, des étables, des écuries, dans les bains, des buanderies et autres constructions de ce genre. 40% des détenus dorment à même le châlit, sans paillasse. On note, parmi les détenus, une forte consommation d’alcool, une pratique effrénée de jeux de cartes et des cas de violence. "
Rapport sur le camp de Sredne-Belsk du 17 mai 1941, Archives d’Etat de la Fédération de Russie.
" Le tableau qui m'attendait était horrible. C'est souvent qu'on sortait des cadavres déjà raides des camions qui amenaient de nouveaux convois de détenus à la mine Tchkalov. Les prisonniers politiques, condamnés en vertu de l'article 58, constituaient la majorité des "déchets". Ils étaient très affaiblis et épuisés. L'hiver, ils souffraient de pneumonie ; l'été, de dysenterie. Les baraques du camp étaient mal isolées et à peine chauffées. Les détenus étaient vêtus et chaussés de leurs guenilles de camps usées jusqu'à la corde. La nourriture était notoirement insuffisante et, de surcroît, les modestes rations alimentaires étaient honteusement dilapidées entre les entrepôts et les cuisines du camp. En hiver, on manquait autant de bois de chauffage que d'eau potable. On faisait fondre de la neige pour récupérer de l'eau. Tout le camp était envahi par les poux. L'épouillage des vêtements était inefficace, les poux restaient vivants, les effets étaient rendus encore humides et les gens les remettaient pour aller travailler pendant une quinzaine d'heures par des températures pouvant atteindre moins de 50 degrés. Presque chaque jour, on voyait des détenus arriver au dispensaire ou directement à la morgue. Ils mourraient sur place dans les mines d'or, d'épuisement ou par suite d'hypothermie. Les engelures étaient un phénomène courant et endémique. Au dispensaire, on amputait des doigts de mains et de pieds gelés à la chaîne : on en remplissait une cuvette par jour".
N.V.Savoieva, j'ai choisi la Kolyma, Magadan, 1996